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 starving in the belly of a whale l hippolyte

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Eusebio Bataglia
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MessageSujet: starving in the belly of a whale l hippolyte   starving in the belly of a whale l hippolyte EmptyDim 29 Avr - 15:32


Cette journée de merde, de merde, de merde, de merde. Les autres gars du chantier incompétents, alors Eusebio qui s'énerve, et Eusebio énervé fait mal son travail, et Eusebio qui fait mal son travail se pourrit l'épiderme d'échardes. Non seulement il avait oublié cette douleur insidieuse, mais en plus il a l'impression d'être retourné à l'enfance, à l'époque où il commençait son apprentissage avec deux mains gauches. Et c'est humiliant : ce sur quoi sa superbe et son orgueil tranquille de mec sublime bien qu'associal repose est en grande partie son excellence de travailleur. Il fait partie des meilleurs constructeurs de bateau d'Europe, et il le sait. Travailler mal c'est la pire humiliation enfantine possible. Et en plus de ça, il a eu la grande idée de balancer son portable à la flotte il y a quelques jours, pas du tout assez stratégique pour réfléchir au fait que ça le faisait couper définitivement sa vie d'avant de son histoire certes mais que ça lui faisait aussi perdre le numéro d'Hippolyte, aussi. Alors il erre, Eusebio, il use ses chaussures au bord du gouffre sur les pavés de Malcesine, et il tourne en rond bien une demie heure en ne comprenant pas très bien comme c'est possible dans une ville aussi petite de n'y pas croiser quelqu'un qu'on cherche en trente putain de minutes. Il finit par ne plus trouver d'autre alternative, aussi peu semblable à lui-même que celle là lui paraît. Comme un clampin un peu maladroit il se poste sous les fenêtres du français - il regarde autour de lui d'abord un peu, deux énormes humiliations en une journée ça finirait par le foutre vraiment en boule - il prend une énorme inspiration et il hurle. HIPPOLYYYYYYYYYYYYYYYTE. OH ! FRANCESE.

On a rarement vu un ange gardien aussi peu ange et aussi peu gardien que le français qu'Eusebio interpelle. Et pourtant c'est lui qui l'a ramassé à moitié déshydraté, évanoui d'épuisement dans sa bagnole fermée en plein soleil, à son arrivée à Malcesine. C'est lui qui l'a remis sur pieds, peut être pas de la manière la plus académique et raisonnable possible, mais peu importe : c'est lui qui l'a remis sur pieds à un moment où la suite n'était pas une évidence. Et lui, Eusebio, quand il avait retrouvé la force d'être humain, il avait pris le temps d'observer le psychiatre. Il avait aimé très vite sa folie, y voyant contrairement à ce que lui avait mis dans la tête les clichés du cinéma ou de la croyance populaire, une forme de transe extatique, une manière de brûler la vie pour lui faire honneur dans une joie si exubérante qu'elle se doit de déranger autrui. Lui même, le roi de l'enfermement des sentiments et de la sobriété, se sentait incapable d'éclats pareils. C'est pourquoi il s'était mis à suivre Hippolyte dans ses frasques, et pas seulement parce qu'il lui devait quoi que ce soit. Il était et est parfaitement conscient qu'il ne doit rien du tout à Hippolyte, que ça blesserait le Français qu'il s'imagine une chose pareille.

Le Français qui justement pointe sa tête à la fenêtre. Recherche sourcils froncés de la source du cri puis sourire fou de gamin une fois le Sicilien en ligne de mire. Il fait mine d'enjamber la fenêtre pour sauter directement devant lui, Eusebio secoue la tête en levant les yeux au ciel et pointe du doigt dans la direction du caffe Alla Rosa. Nul besoin de mots superflus qui feraient vibrer l'air inutilement. Eusebio entame déjà le mouvement, ce n'est pas comme s'ils allaient se perdre l'un l'autre le temps qu'Hippolyte descende l'escalier.
Il lui a fallu du temps, à Eusebio, pour ne pas se conduire comme un enfant qui doit tout à Hippolyte. A cause de l'admiration qu'il lui portait (et qu'il lui porte toujours). C'est désarçonnant, un type qui fait absolument ce qu'il veut quand il veut, quand on est soi même grandi dans un milieu où l'on ne connait même pas l'existence de toutes ces possibilités d'agir. Ca ouvre un monde entier. Plusieurs mondes, même. Ca fait re-réfléchir son rapport à la réalité, même pour quelqu'un comme Eusebio qui n'a jamais accepté de se laisser enfermer dans ses fatalités. Maintenant Eusebio tient la bride de son admiration et se comporte avec Hippolyte comme avec un camarade; c'est ce qu'il est, depuis le début, mais Eusebio ne connaît pas l'aspect entraide psychologique entre camarades alors il a juste été un tout petit peu plus lent à la détente pour le comprendre.

Il s'installe en terrasse (la soirée est fraîche, mais douce), deux jambes croisées, talons posés sur la chaise d'à côté. Il commande deux Peroni et il attend l'autre qui doit être en train de choisir entre mille cravates ou de foutre le feu à son logement, quelque chose dans ces goûts là. Il fouille du bout des doigts dans sa poche pour y trouver une cigarette, mais ses échardes déclarent la révolution (il est écrit dans la loi des échardes qu'on ne fait pas ce qu'on veut impunément quand elles se sont emparées de votre peau) et Eusebio abandonne la tâche, soupirant. Il a en ligne de mire un groupe de jeunes femmes qui rient à gorge déployée mais ne peut se résoudre à aller leur demander si elles n'ont pas une pince à épiler, ça n'a aucun sens. Alors il s'y essaie avec les dents et le voilà qui ronge la pulpe de ses doigts comme s'il n'avait pas mangé depuis deux semaines, peu délicat envers lui-même pour cause d'impatience absolue pour la douleur et les traces de sa défaite.
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