dans mon coeur un bout d'papier + janus

https://www.youtube.com/watch?v=a10EVC3a5zw

greenhouse in your heart  — Il n'a toujours pas fini de retaper la serre. Il fait ce qu'il peut, avec le temps qu'il a. Il aime bien, en fait, en prendre soin, il a pas envie que ce soit fini. Avec l'aide d'Angelo, il a récupéré une table qu'il a installé le long d'un mur. Il a acheté de quoi fabriquer des carrés de terre, il est en train de clouter des planches les unes aux autres, pour faire émerger tout un tas de plantes différentes. Il sait qu'il pourra demander à Lucia  des conseils quant à comment faire pousser des types spéciaux de fleurs. Elle a beaucoup plus la main verte, il sait qu'il pourra avoir un coup de main de sa part. Quelque part, il a hâte qu'elle voit son oeuvre jusqu'ici.
Dans la serre, à côté de la table, il y a également deux chaises. Il ne fait pas si chaud, il aime s'y poser, juste pour s'y sentir bien.
Aujourd'hui, il pleut à torrent, un énorme orage s'abat sur Malcesine. Ce n'est pas la saison, mais visiblement le ciel a décidé de se déchaîner. La pluie qui tombe en rafale sur la serre fait crépiter le verre, comme un feu de cheminée. Il sourit un peu, il adore la pluie. Il sait qu'Angelo est quelque part à l'intérieur, avec la fenêtre ouverte, lui aussi adore la pluie. Livio quant à lui est passé, il l'a aidé à clouer quelques planches, et il en a vite eu assez, il est retourné à l'intérieur, sans doute embêter son père.
Coco lui, il attend une visite de la part de Janus. Il lui a donné rendez-vous à la serre des Carvalo, ce lundi, à 17h30, après ses cours. Il sait qu'il arrivera trempé, ça l'amuse d'avance.
La porte de la serre claque derrière lui à cet instant. C'est bien Janus, trempé jusqu'aux os, avec une sacoche en travers de la taille. Coco lui sourit, il balance à la volée, en anglais : "I'm just finishing this and I'm all yours." Il finit de clouer une planche, il a maintenant un parfait, dans lequel il pourra mettre de la terre. Il sourit, l'installe par terre, à côté d'autres, puis il enlève ses gants s'avance vers lui : " you're soaking wet, d'you wanna warm up inside ?"

Spoiler:

Fébrilité. Parce que tu ne sais pas réellement ce qui t’attends. Parce que tu as hâte de le retrouver. Lui et ses courbes aussi intéressantes que celles des statues. Oh oui. Mais, au moins, elles, sont vivantes. Et tu te rends compte que c’est encore plus intéressant. Que tu voudrais pouvoir le regarder tout le temps. Tout le temps. Même peut-être le caresser. Juste…tu sais, retracer les courbes. Traits carrés tout en courbes et voluptés. Oui, les retracer pour mieux les dessiner. Pour mieux les comprendre et les croquer là, sur le papier.

Sourire sur le bord de tes lèvres, tu cours sous la pluie. Parce que tu as hâte. Et tu ne fais même pas attention aux gouttes. Même si tu sais, que tu arriveras trempé. Tu as envie de le voir. De le dessiner. Tellement. Tellement. Tu crois qu’il arrive presque à égaler l’obsession que tu as pour les adonis endormit. Presque. Les pas s’enchaînent et, rapidement, tu arrives. Là, devant la serre. Parce que c’est là qu’il t’a donné rendez-vous. Ici, tu connais bien la maison. C’est chez ton cousin. T’es déjà venu plein de fois. La main enclenche la poignée et tu rentres dans la chaleur presque étouffante de la serre. Sourire aux bords des lèvres. « Hello Coco ! »

Corps qui reste planté à la porte. Tu le regardes finir ce qu’il fait. L’eau coulant lentement le long de tes vêtements. Cela va devenir tellement désagréable. Peut-être que t’aurais dû faire du stop. Oué, sûrement. « Oh yes, because my clothes are all sticky. » Et tu souris un peu penaud. Mais tu as tellement hâte que finalement, tu te fiches de tout ça. Regard qui le fixe déjà, pour glisser sur les traits de son visage aussi beaux que particuliers. Oui, ce n’est pas grave, du moment que tu peux le dessiner.

Spoiler:

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greenhouse in your heart  — Cette serre, il sait pas pourquoi, mais il l'a tout de suite prise en amitié. Il la trouvait belle, avec du potentiel, et puis un côté incroyablement beau. Un côté attirant, sans doute parce que de toute sa vie il n'a jamais vu de serre aussi délaissée. Sans doute parce qu'en fait, de toute sa vie, il n'avais jamais vu de serre. Il se retourne un instant, jette un coup d'oeil furtif à son oeuvre. Il est heureux ici, dans cette serre.
Et il regarde Janus, qui effectivement est trempé. Faut dire que c'est presque un orage dehors, et les averses peuvent être violentes en Italie du Nord, Coco l'a appris à ses dépens, il se souvient de quelques virées en montagne qui ont fini en sceaux d'eau sur le coin de la tête. Il sourit tout de même en regardant Janus, il va pas en mourir. Il glisse un : "Follow me and run." Il lui fait un signe de la main, puis il ouvre la porte de la serre, et il s'élance, court le plus vite possible les quelques mètres qui le séparent de la cuisine. Quelques secondes sous la pluie, il n'est pas trempé. Angelo est assis à l'îlot de la cuisine, il lit quelque chose, il les gratifie à peine d'un regard, plongé dans ses occupations. A la salutation de Janus, il répond d'un signe de tête, Coco est amusé par cette nonchalance. Il emmène Janus à l'étage, dans sa chambre, il lui file des fringues et lui désigne la salle de bain adjacente, tandis que lui s'assoit tranquillement sur son lit.

Courir. Courir comme pour éviter les gouttes. Alors que c’est impossible. Tombant tout de même sur les corps. Humidifiant un peu plus tes vêtements et ta peau, Janus. Et tu aurais presque envie de rire. Presque envie de t’arrêter et de tournoyer là, sous la pluie. Rire comme l’enfance. Rire comme le plaisir, que parfois, on ne s’explique pas. Peut-être est-ce le fait de savoir que tu vas dessiner. Qui te rend si heureux. Peut-être, oui. Mais, tu ne t’arrêtes pas. Tu suis juste Coco. Courant à la maison. Maison que tu connais bien, comme Angelo assis dans un coin. Parce qu’il fait partie de la famille. Un bonjour au bout des lèvres et, rapidement vous vous retrouvez dans sa chambre à lui. Ça t’impressionne presque. D’être dans son endroit à lui. Mais, Coco il te laisse pas vraiment penser. Des vêtements dans tes mains, la salle de bain dans le coin. Tu ris un peu. Vraiment, tu as tellement envie. « Thank’s Coco ». Et la porte se referme dans ton dos.

Une absence de quelques minutes. Juste le temps de retirer les linges humides. De t’essuyer, te remettre au chaud. Enfilant rapidement les vêtements de Coco. Vous faites plus ou moins la même taille. Alors, tu ressembles pas trop à un épouvantail quand tu vas le retrouver dans la chambre. Restant là, la porte close dans ton dos. Sans avancer. Juste le regarder. Tu es tellement impressionné de son physique. Des traits si parfaits et pourtant imparfaits qui font son être. Tout en beauté. Beauté froide, tu trouves. Aux traits anguleux, au physique atypique. Il est beau. Tellement. Et tu n’as qu’une hâte. Vite vite. Le croquer. Vite vite. Le dessiner.

Sourire au bord des lèvres. « Hey…you…do…do you still agree ? » Et tu espères, qu’il n’ait pas changé d’avis. Et tu pries pour qu’il te dise qu’il est encore d’accord. Vraiment. « For the drawing. » Te tordre les mains. Et attendre, impatience au bout des doigts.

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greenhouse in your heart  — Il s'assoit sur son lit, en voyant disparaître Janus. Dans sa salle de bain. Il a l'air timide, peu sûr de lui, mais il est pas méchant. C'est une valeur rare, mais qui est pourtant courante dans la région. Il se demande ce que ça fait que d'avoir toujours vécu au même endroit... De ce qu'il sait, Janus n'est jamais parti très loin de Malcesine.
Il n'imagine pas sa propre vie toujours au même endroit, sans avoir voyagé. Il s'imagine alors, resté à Strasbourg, à faire une fac normale, à être éduqué. Il n'a même pas le bac à vrai dire, il n'a jamais passé d'examen, n'a jamais été à une soirée étudiante. Il a grandi immédiatement, avec sa vie de diamants. Et trop d'expérience, d'un coup, dans les dents. Il ne s'est jamais bourré à la vodka, avec un jeu d'alcool débile, il n'a jamais embrassé par amour, il n'est jamais tombé amoureux. Ca c'est le genre de choses qui arrive quand t'es tout le temps à un endroit, quand tu connais une communauté. Ca fait sourire Coco, surtout quand il voit Janus sortir, avec son petit sourire, sa mine peu sûr de lui.
Et ce Janus passe un moment à le fixer, dans un moment un peu étrange, planant. Coco mentirait s'il disait qu'il n'a pas l'habitude d'être fixé. C'est devenue monnaie courante avec son métier. Mais par un type plus jeune que lui... C'est très rare, il n'a pas l'habitude. Il est un brin gêné, lui répond d'un sourire un peu perplexe. Puis tombe la question que Janus avait probablement sur le bout des lèvres depuis le début. Il bégaie, il est pas assez sûr de lui, il cherche ses mots. Coco se redresse un peu, s'assoie sur son lit. "Yes of course, no problem !" Il se marre et ajoute : " Not that i really understand why someone would draw me, but sure !" Il se redresse, il lui désigne une petite table et une chaise, dans un coin, et dit doucement : " You can use this, but you need to tell me how i should... pose, i imagine."Il lui sourit, tente de le rassurer. Il le sent tendu.

Spoiler:

Il dit qu’il veut bien. Encore. Et tu ne lui réponds même pas Janus. Non, t’es trop extatique, trop impatient. Tu te diriges vivement vers lui, comme si tu avais fait un bon pour le rejoindre à travers la pièce. Faisant tout de même un tour sur toi-même. Pour savoir comment le mettre, qu’est-ce qui sera le mieux. Puis, ta main agrippe son bras. Doucement. Pour le guider vers l’alcôve de la fenêtre. Avant de le relâcher. Tu ne sais pas trop comment exprimer tes pensées. Tout se mélange, se cogne. Tu es trop pressé. Alors, tu grimpes rapidement sur l’alcôve. Replis une jambe contre toi, torse contre genou, ta joue reposant dessus. L’autre jambe reposant dans le vide. Tu fixes le vide. Regard un peu ailleurs, un peu rêveur. « Like that, ok ? » Et tu lui souris avant de te redresser d’un bon. Pour lui laisser la place. Le laisser s’installer alors que tu retournes vers ton sac. Pour l’ouvrir, fouiller dedans frénétiquement à la recherche de tout ce dont tu as besoin. Hésitant même, crayon ou fusain.

Fusain. Parce que tu aimes et préfères cette technique. Alors, tu prends tout ce qu’il faut avant de te redresser. Te diriger vers le bureau. Ce n’est qu’à cet instant, que tu le vois enfin. Prendre la pose. Et tu t’arrêtes violemment dans ce que tu fais. Oh. Oh. Tu ouvres la bouche. La ferme, rougis même un peu. « You are beautiful ! » En temps normal, tu ne l’aurais sûrement pas dit. Mais là…mais là. Lui sourire et t’asseoir. Juste là, face à lui. Ouvrir le carnet, page vierge. « Je commence, ne bouge pas unh ! » Et tu ne te rends même pas compte que tu lui as parlé italien. Peut-être parce que t’es déjà concentré, parce que tu n’as pas fait attention. En tout cas, doucement, tu relèves les yeux. Et ton regard se fait changer. Transperçant. Pour trouver les moindres détails. Pour capter la moindre beauté.