ombre de vie (Dante)

kidonzydrate (tumblr).

dante cominelli

AGE — Les jours s'égrainent, les années aussi, et ce sont tes soixante ans que tu as finis par fêter. DATE ET LIEU DE NAISSANCE — C'est un doux jour de printemps 1958 que tu as vu le jour, le 10 mai 1958 pour être exact, dans la petite bourgade de Fort Benton (Montana). NATIONALITÉ — Étonnement et malgré ton nom à consonance italienne, tu es américain, en fait, tu possèdes la nationalité américaine comme italienne, parents de deux pays. Tu n'as pourtant vécu qu'aux Etats-Unis. ÉTAT CIVIL — Doux sourire sur son visage pâle, elle a été ton épouse de longues années durant, jusqu'à ce jour marqué d'une pierre noire. Le 25 juin 2008 où sa vie s'est envolée. Veuf. OCCUPATION — Tu as enfin claqué la porte. Pour profiter du repos bien mérité de la retraite. Mais, celui-ci va-t-il seulement venir ? GROUPE — Stranieri.

cose su di me.

QUALITÉS — Persévérant, calme, droit, aimant, fidèle, attentif. DÉFAUTS — Hanté, peu sociable (silencieux), rancunier, peut avoir mauvais caractère. PASSIONS — Tu ne sais plus. Non, quand tu as pour la dernière fois posé tes doigts sur les touches immaculées d’ivoire du piano. Non. Tu as oublié. Engloutis par la passion, la violence d’un métier. Tu as oublié. Et pourtant, tu es là, droit et fier devant le piano. La seule chose que tu as ramené du passé. Tout le reste, tu as tout racheté. Lui. Non. Jamais. C’était un cadeau. Elle. Alors, il est là, beau dans toute sa splendeur, le piano à queue fait l’angle du salon. Doucement, les doigts effleurent les touches. Doigts doux devenus calleux et rudes à forces de manier l’arme. Et pourtant, t’as comme l’impression que tu as joué hier. Appuyer. Do. Encore. Re. Sourire sur le coin des lèvres. S’asseoir et oser. Glisser quelques notes d’une vieille partition dont tu te souviens. Tu devrais, vraiment, recommencer à jouer. Ici, tu as tout le temps. Se faire bercer par les notes. Souvenirs à l’odeur d’enfance et d’adolescence. Tu étais voué à une belle carrière. Mais, tu ne l’as jamais prise. Non. Juste une passion. Tout comme le goût sucré et amer du chocolat qui fond sur la langue. SAISON PRÉFÉRÉE — Tu aimes beaucoup l’hiver. Pourtant, ici, tu penses aimer bien plus le printemps et l’été. Pour l’odeur des arbres en fleurs. Pour l’odeur de l’herbe chaude. Et pour la chaleur que le soleil apportera le long de ta peau. Même si, tu n’es pas sûr d’apprécier réellement la chaleur. Tu ne la connais pas, ici. Mais oui, l’hiver a été bien longtemps ta saison préférée. Le silence d’une ville sous la neige. Si calme. Agréable. Cette ambiance si particulière que le ciel trop blanc donne tandis que le froid vient assaillir le corps qui doit se défendre.  FRUIT PRÉFÉRÉ— Les fraises. Et tu regrettes bien que l’on n’en trouve pas en hiver. Pour en dévorer. Tout le temps. Tous les jours. Tu aimes le goût sucré du fruit et sa fraîcheur. Qui vas avec tant d’accompagnement, comme d’autres fruits, du chocolat ou bien même de la crème chantilly. Ton épouse se moquait si fort de ce pêché mignon, t’indiquant souvent que tu devais être une femme dans une ancienne vie.. LIEU FAVORI — Ici, tu n’en as pas encore. Même si tu penses venir à fortement apprécier les abords du lac. Pour la fraîcheur, pour le calme. Pour cette impression d’être à la mer. Sinon, tu aimes Paris. Parce que tu y as mille souvenirs agréables, doux, passionnés et romancés. Lune de miel. Tu n’oublieras jamais. Ces monuments magnifiques, cette effervescence. Et surtout, surtout, les sourires de ta femme sur les Champs-Elysées. RÉPUTATION A MALCESINE — Tu viens d’y arriver. Et même si tu as le nom de tes grands-parents, tu ne sais pas vraiment ce que les gens pensent de toi. Il n’y a plus personne pour se souvenir du bambin que tu as été lors de ton passage ici dans ton enfance. Alors, tu es sûrement juste un étranger. Quelque chose dans ce genre-là. AU VILLAGE DEPUIS — Cela fait que quelques semaines que tu as foulé le sol de la maison. Quelques semaines à te retrousser les manches, à engager des artisans pour donner à cette maison un coup de neuf, tout en lui conservant cette atmosphère authentique. Cette odeur de vieille Italie.

vivere in città.

Chant des cigales qui s’envolent au loin. Là, dans cette douce brise qui vient rafraîchir la peau sous le soleil. Tu ne connais rien d’ici, juste la langue. Juste les rêves incertains que ton père te racontait. Là, assis au bord de ton lit, il te comptait son enfance passée à Malcesine. Le rire des enfants innocents. Le soleil brûlant de l’été qu’on oubliait en sautant dans le lac frais. Juste des songes. Des images imaginaires que tu as toujours rêvé de connaître véritablement. Mais, tu ne l’as jamais quitté. L’Amérique. Tu y es resté, là, entouré de ta famille, italien parfait, anglais parfait. Et pourtant, tu as su. Tu as su dès l’instant où tout s’est arrêté, que tu viendrais ici. Chercher un repos que tu n’arrivais à cueillir.

Alors, c’est les pas incertains, le cœur étranger que tu as découvert cette maison un peu laissé à l’abandon. Celle où ton père est né. Celle où tes grands-parents ont vécu. Il parait que tu y as mis les pieds quelques années. Les premières de ton existence, tu ne te souviens pas de cet endroit. Non. Parce qu’après les années sont passées et l’Italie est restée bien loin de ta vie. Un pas puis un autre. Tu vas avoir beaucoup de travail à faire pour la remettre en état. Jardin devenu jungle. Et pourtant, il y a déjà cette ambiance. Cette atmosphère que tu espérais trouver. Calme et sérénité. La clé s’enclenche, la porte s’ouvre. Et t’as comme l’impression que rien n’a bougé depuis leurs départs. Odeur de renfermé qui pourtant t’amène l’authenticité du lieu. Et tu les imagines, ta grand-mère à la cuisine et ton grand-père à râler. Et tu l’imagines, ton père à courir dans les couloirs ombrés de la maison. C’est beau.

dietro lo schermo.

PSEUDO/PRÉNOM — Toujours Reid et toujours Elsa ! C'est pas mal comme prénom  
PRÉSENTATION PERSONNELLE — Et bien comme la dernière fois unh, j'aime lire, écrire, les chats, la randonnée. Et oh j'ai vingt-sept ans et je rp depuis tellement longtemps au final !
FRÉQUENCE DE CONNEXION — Un peu tous les jours.
AVATAR — Viggo Mortensen.
COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM ? — C'est un dc...oui oui    
MOT DE LA FIN — Vous êtes beaux ici

dimmi la tua vitta.

musique

Assourdis, tu n’entends que ton souffle, erratique, éraillé qui glisse et re-glisse le long de ta gorge. Alors que tes oreilles s’assourdissent peu à peu du bruit de ton cœur. Trop fort. Il s’affole de plus en plus dans ta poitrine alors que l’arme tremble. Alors que le corps se tend. Tu l’appuies un peu plus. Là, le long de ta tempe. Tu l’appuies jusqu’à sentir le canon entrer dans ta peau. Jusqu’à sentir la poudre qui a déjà soufflé le long du tunnel noir. Boum boum. Le doigt tremble, la gâchette s’appuie, là, doucement. Encore un peu. Encore un peu et tu sais. Putain, oui, tu sais que le clic s’enclenchera. Que la balle sortira du chargeur pour remonter avec violence. Boum. Comme ton cœur. Mais, pour l’éteindre cette fois. Le corps tremble. Les yeux clos. Tu penses à lui. Tu penses à elle. L’arme tremble.

Et le souffle se coupe. Et t’as comme l’impression que tu avales ta langue alors que ta gorge explose d’un sanglot trop fort. Trop violent. Il arrache la peau comme l’âme. Cri d’un homme déjà mort. Cri d’un cochon qu’on égorge. Boum. Le canon éclate le parquet sur lequel il retombe alors que la main lâche. Lâche l’arme. Lâche l’homme. Les larmes affluent. Le corps tremble et la voix s’enraille comme l’arme tombée. Tu ne peux pas faire ça. Elle n’aurait pas voulu. Tu ne peux pas faire ça. Il aurait gagné. Gagné. Gagné. Gagné.

Et le cri résonne.
Et l’âme s’envole.
Comme, elle, s’est envolée.

Et tu l’avais traqué, Dante. Traqué encore et encore. Traqué jusqu’à le trouver. Traqué pour essayer de l’effacer. Cette image. Traqué au point d’en perdre le sommeil et la santé. Traqué. Pendant dix ans. Dix longues années de ta vie. Si cela avait été une vie. Traqué jusqu’à le trouver. Jusqu’à lui dire. Game Over. Tu es le perdant. Et tu l’avais fait. Dante. Tu l’avais arrêté. Tu l’avais enfermé. Tu l’avais tué. Parce que cet homme. Prédateur. Avait été jugé de la peine de mort. Pour toutes ces femmes qu’il avait tuées. Pour avoir emporté la tienne également. Dans cette scène macabre que tu n’arrivras jamais, Dante, à oublier. Cette silhouette éventrée les bras en croix allongée sur votre lit. Celui dans lequel vous aviez été heureux. Vengeance. Il l’avait fait. Tu l’avais fait. Et pourtant, Dante. Le calme ne revient pas. La carcasse reste trop voûtée du poids passé. De l’horreur du monde.

Alors, s’en aller. Loin.
Alors, le chercher. Le repos.
Pour, peut-être réussir à fermer les yeux.
Pour, peut-être…

Et le chant des cigales s’envole dans l’air. Soleil brûlant le long de ta peau alors que tu fixes le jardin de la maison. Calme, bruit d’eau bouillonnant non loin. Et le chant des cigales s’envole. Comme s’envole peu à peu le poids du passé.

HEHEHEHE re bienvenue